Un brin d'histoire...
Les poêles à bois et granulés modernes, avec leur impressionnant rendement énergétique, leur combustion propre et leurs systèmes de réduction d’encrassement de vitre, sont désormais bien loin des carcasses lourdes et inefficaces d’autrefois. Nous vous proposons un retour en arrière sur la progression du chauffage au bois depuis le feu ouvert au brûleur à bois élégant et de haute technologie.
L’origine du poêle à bois
Le premier poêle à bois est breveté à Strasbourg au milieu du XVIe siècle, mais ce n’est que près de 200 ans plus tard qu’il commence à se répandre dans les foyers. En 1741, le père fondateur et inventeur américain créa ce qui est devenu le poêle Franklin, essentiellement un foyer standard revêtu de fonte. Également connu sous le nom de « poêle à circulation » ou « cheminée de Pennsylvanie », il utilisait un déflecteur creux (un panneau métallique pour diriger le flux des fumées du feu) et un conduit de fumée, dont la combinaison servait à fournir plus de chaleur et moins de fumée qu’une cheminée traditionnelle.
L’histoire du poêle à bois Franklin
Si le poêle Franklin ne se vendit pas particulièrement bien en raison de certains défauts de conception, un modèle ultérieur, révisé par David Rittenhouse pour résoudre ces problèmes, devint très populaire. Jusqu’à son remplacement par le poêle supérieur Latrobe, ou « Baltimore Heater », par John Hazelhurst Boneval Latrobe en 1846. Latrobe décida d’améliorer les poêles existants de style « Franklin » après une plainte de sa femme concernant l’espace qu’ils occupaient. Latrobe était en fait un avocat spécialisé dans les brevets, et il était réticent à s’attribuer le mérite de son invention, de crainte qu’il ne devienne plus célèbre en tant qu’inventeur, au détriment de sa réputation juridique.
Innovations et améliorations
Grâce à des améliorations progressives de la conception et à des innovations telles que les flux d’air contrôlés et la construction étanche, à la fin du XIXe siècle, les poêles à bois offraient un rendement énergétique d’environ 30 %. Bien qu’ils soient loin des 80 % et plus d’efficacité dont nous jouissons aujourd’hui, cela représentait tout de même une grande amélioration par rapport à un foyer ouvert. Bien que les émissions de particules rendraient ces poêles illégaux selon les normes actuelles, ils permettaient aux propriétaires de profiter du confort d’un feu chaud avec moins de fumée à l’intérieur de la maison. C’est à cette époque que trois méthodes principales de chauffage central ont été développées. Utilisant l’air chaud, la vapeur ou l’eau chaude. Le succès de ces systèmes, en association à la fourniture de gaz et d’électricité domestiques, entraina une chute rapide de la popularité du poêle à bois jusqu’à la crise énergétique mondiale des années 1970. Face aux pénuries de combustible et aux pannes d’électricité générales, les gens commencèrent à revenir au fidèle poêle à bois comme moyen de chauffage hors réseau.
Changements de législation
Depuis les années 70, la législation changea pour limiter les émissions de particules, ce qui conduisit à une série d’améliorations. En particulier de la conception, notamment la combustion à flux d’air contrôlé, les systèmes de deuxième combustion et les brûleurs catalytiques. Le résultat est que le poêle à bois d’aujourd’hui n’est pas seulement une belle pièce maîtresse, mais aussi une merveille d’innovation technologique et un moyen vraiment propre et efficace de chauffer votre maison.
L’origine des granulés de bois
C’est en réponse à la première crise pétrolière, dans les années 1970, que les granulés de bois virent le jour. Conçus à cette époque, aux Etats-Unis, pour se substituer au pétrole dans différents secteurs industriels. Pour que l’usage des granulés de bois s’étende aux particuliers, il fallu attendre l’invention, en 1983, du premier poêle à pellets. Celui-ci est l’œuvre d’un ingénieur actif chez Boeing, Jerry Whitfield. En Europe, les Italiens et les Scandinaves furent les premiers à être massivement séduits par ce combustible.
L’exemple de la Suède
Ainsi, en Suède, on comptait déjà 350.000 poêles à pellets en usage dans le pays en 1994. Aujourd’hui, 60% des ménages suédois se chauffent aux granulés de bois grâce à différents équipements de chauffage. Les raisons du succès sont évidentes : outre son avantage économique indéniable pour les consommateurs, le granulé de bois promeut le développement d’une économie locale. Les petits granulés à base de sciure de bois ou de copeaux de bois sont hautement comprimés. Ce qui est très intéressant, c’est leur fabrication à partir de déchets de bois. C’est une source de combustible qui ne contribue pas à la déforestation. D’un point de vue environnemental, le pellet est un combustible naturel d’origine renouvelable, valorisant la biomasse issue de la production de bois. Le CO2 rejeté dans l’atmosphère après combustion servira pour la croissance des arbres, par réabsorption pour leur croissance. De fait, il contribue donc à la réduction des émissions de gaz à effet de serre et son bilan carbone est positif, ou du moins, neutre.
Quel avenir pour le pellet ?
En Europe, la filière du pellet poursuit sa croissance et séduit tous les jours de nouveaux consommateurs : que ce soit pour des motivations environnementales, économiques ou par confort pratique, nous sommes nombreux à poser une réflexion sur notre mode de consommation énergétique. Selon une étude récente, la demande européenne de pellets grandira par 4 ou 6 au cours des prochaines années. En effet, le pellet représente une énergie naturelle renouvelable qui sera encore disponible pour les prochaines générations, contrairement au pétrole, au gaz ou à l’uranium. Une utilisation responsable des ressources et le renouvellement de celles-ci sur le long-terme constitue la garantie d’une source d’énergie fiable et écologique pour nos enfants. De plus, les nombreuses mesures actuelles dans le cadre d’accords climatiques visent à réduire notre empreinte carbone et à promouvoir les énergies renouvelables laissent présager un bel avenir pour la filière.
L’origine du poêle à granulés
Le poêle à granulés est l’un des moyens les plus intelligents pour chauffer votre maison, en plus d’être économique, pratique et écologique. Ce poêle brûle des granulés de bois pour créer une source de chaleur pour les espaces résidentiels et parfois industriels. En alimentant régulièrement le combustible d’un conteneur de stockage dans une zone de brasier de combustion, ce chauffage produit une flamme constante qui ne nécessite que peu, voire aucun ajustement physique. C’est une crise économique qui poussa à recourir cette idée ingénieuse qu’est le poêle à granulés. La pénurie de pétrole des années 1970 forcat les Américains à rechercher des méthodes de chauffage plus économiques. Le poêle à granulés des années 70 produit, de par sa conception, un système de chauffage efficace utilisant des produits recyclés. Les poêles à granulés existent dans une grande variété de conceptions, certains ressemblent en apparence à des cheminées ou inserts. Ils existent également avec des portes en verre qui vous permettent de regarder les flammes à l’intérieur.
Un métier qui évolue
En parallèle de l’évolution de nos systèmes de chauffage, les professionnels qui s’occupent de leur entretien ne sont plus les mêmes. Le nettoyage de cheminées est une occupation très ancienne, aussi ancienne que les cheminées elles-mêmes. Mais ce n’est qu’aux environs du XVIIIe siècle que les cheminées ne devinrent suffisamment grandes pour qu’un homme puisse y passer, donnant naissance à l’image typique du ramoneur qui se développa lors de la révolution industrielle. Au XVe et XVIe siècles en Europe occidentale, la construction de pignons en escalier devint commune afin de permettre un accès facile à la cheminée. Avec l’accroissement de la population urbaine, le nombre de maisons à cheminées augmenta et le métier de ramoneur gagna en respect, bien qu’il fut parfois tourné en dérision par le théâtre et les poésies. À l’époque victorienne au Royaume-Uni, la réputation de la profession baissa, en rapport à l’emploi de jeunes garçons suffisamment minces pour se glisser à l’intérieur des cheminées afin de les nettoyer de l’intérieur. On les surnommait les climbing boys (« garçons grimpants »).
Les « p’tits ramoneurs », une prise de conscience du public
Le travail était sale, avec de nombreux risques, et leurs employeurs avaient une réputation d’exploiteurs. Il en était de même en France, où, traditionnellement, les ramoneurs étaient le plus souvent des jeunes savoyards, partis en groupe de leur pays sous la conduite d’un aîné, pour travailler dans les grandes villes. Le choc lors de la découverte de telles pratiques fut important pour l’opinion publique, qui imposa la recherche de moyens de substitutions. On inventa donc des brosses à manche télescopique et d’autres outils qui permirent au ramoneur de ne plus avoir à entrer dans la cheminée. Vers le milieu du XXe siècle l’invention d’un aspirateur à suie qui pouvait être fixé au-dessus de la cheminée rendit ce processus plus propre qu’auparavant.
Les équipements de protection individuels
Le ramoneur d’aujourd’hui dispose de masque FFP3 afin de ne plus inhaler de poussières nocives (suies et/ou bistre). L’activité n’est plus celle d’autrefois car le ramonage concerne désormais aussi bien les conduits d’évacuation des gaz de combustion (gaz, bois, fioul …), les gaines grasses (extracteur), les VMC, les conduits de laveries, ou tout autre conduit d’évacuation. Quant au moyen de ramoner un conduit, il gagna grandement en efficacité avec le système rotatif. Bref, le métier se devait d’évoluer autant pour la sécurité des professionnels que pour l’image que renvoyait les anciennes pratiques. L’arrivée des poêles nouvelles générations ajouta de nombreuses compétences au ramoneur moderne, que l’on peut renommer aujourd’hui technicien de maintenance. Les systèmes de chauffage sont plus complexes qu’une simple cheminée des années 20, ce qui rend le métier beaucoup plus riche et intéressant.
Le mot de la fin
En résumé, presque tout changea dans les années 70 pour les poêles à bois et granulés. Bien que la technologie des poêles à bois et granulés soit récente, elle évolue constamment pour vous offrir des rendements plus intéressants. Cependant il ne faut jamais oublier que le bon entretien de l’appareil aura un rôle primordial pour le maintien de son efficacité. Veillez à ce que le ramonage de votre conduit soit effectué 2 fois par an, et prenez rendez-vous pour l’entretien annuel de votre poêle à granulés si ce n’est pas encore fait.
Le métier de ramoneur quant à lui, évolua avec son temps et continue de se détacher des clichés affreux du début des années 1900, pour endosser un rôle important et cohérent avec les enjeux environnementaux actuels. Alors contactez La Centrale des Ramoneurs pour rencontrer un de nos techniciens ramoneurs, et passer un hiver serein sous la chaleur d’un poêle en bonne santé.